d’apprécier et de mettre à profit les travaux sérieux et persévérants des amis de la langue et des antiquités nationales.
Le docteur Niethammer de Munich provoque la composition de deux importants ouvrages : un livre populaire, historique et religieux, et un recueil général de chants pour l’édification et le plaisir des Allemands. Je méditai quelque temps sur l’un et l’autre ouvrage et j’en traçai le plan, mais plusieurs difficultés me firent abandonner l’entreprise. Cependant je conservai mes notes, quelque chose de pareil pouvant être entrepris dans la suite.
Je préparais sérieusement la biographie de Hackert. C’était une tâche difficile. Les papiers qu’on m’avait remis ne pouvaient être considérés ni comme des notes, ni comme une rédaction. Il ne fallait ni détruire tout à fait ce qui était donné, ni l’employer tel qu’il était. Ce travail exigeait donc plus de soin et de peine qu’un ouvrage qui aurait émané de moi. Il fallait quelque ténacité, et toute l’affection, toute l’estime que j’avais vouée à ce défunt ami, pour ne pas abandonner l’entreprise, car les héritiers de cet homme excellent, s’exagérant la valeur des manuscrits, ne se comportaient pas avec moi de la manière la plus aimable.
La partie historique et polémique du Traité des touleurs avançait lentement, mais régulièrement. Les établissements d’Iéna, préservés comme par miracle au milieu des orages de la guerre, étaient complétement réorganisés. Tous les intéressés y avaient travaillé avec zèle, et, lorsqu’on en fit la revue complète au mois de septembre, on put en rendre un compte satisfaisant à leur créateur, notre honoré maître, à l’occasion de son heureux retour.
1808.
Je trouvai cet été à Carlsbad une société toute différente : la duchesse de Courlande, toujours gracieuse elle-même, et son gracieux entourage, Mme de la Recke, accompagnée de Tiedge, et leurs alentours, formaient le centre accoutumé de la société. On s’était vu souvent dans le même lieu, dans les mêmes liaisons ; on s’était toujours trouvé les mêmes, chacun dans sa manière d’être ; c’était comme si l’on avait vécu bien des années ensemble ; on se fiait les uns aux autres sans trop se connaître.