Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/346

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trouvai une vie nouvelle dans les relations que je reformai avec des artistes de mérite. Kaatzen, de Dresde, l’excellent peintre de paysage, me donna de précieuses directions et m’apprit à faire quelque chose d’agréable de mes exercices d’amateur. Une charmante surprise pour moi fut la rencontre de mon ancien ami Bury. A cette occasion, il fît une seconde fois mon portrait en petit format, que ma famille sut apprécier dans la suite comme un heureux souvenir de cette époque.

A mon retour, je fus encore appelé à de plus hautes études sur l’art. Les inestimables pâtes de Mionnet, d’après des monnaies grecques, étaient arrivées. On plongeait ses regards dans l’abîme dupassé, et l’on contemplait avec étonnement ces admirables images. Il y avait là des années d’instruction et de plaisir.

Après d’autres artistes, je reçus à la fin de l’année la visite de Kugelgen, qui était partout le bienvenu. 11 fit aussi mon portrait. Un homme tel que lui devait produire la plus douce impression dans un cercle intime de personnes cultivées.

Notre jeune duc devint père. La naissance d’une princesse Marie réjouit tout le monde, et moi en particulier, qui voyais s’enrichir d’un nouveau rejeton la maison des princes auxquels j’avais consacré ma vie.

Mon fils Auguste partit avec joie et courage pour l’université d’Heidelberg ; ma bénédiction, ma sollicitude et mes espérances le suivirent. Recommandé à des amis tels que Voss et Thibaut, auparavant professeurs à léna, il était comme en famille. En passant à Francfort, il vit sa bonne grand’mère. Il en était temps, car hélas ! elle nous fut enlevée au mois de septembre.

Vers la fin de l’année, nous perdîmes aussi un jeune homme bien regretté : Fernow mourut après de cruelles souffrances. Ce fut pour nous une grande perte, car la source de la littérature italienne, qui s’était rouverte à peine après la mort de Jagemann, tarit pour la seconde fois. Toute littérature étrangère doit être importée et même imposée. Il faut qu’on puisse l’acquérir à bon marché, avec peu d’efforts, si l’on veut s’en rendre maître et en jouir commodément. C’est ainsi que nous voyons l’élément italien prévaloir dans l’Allemagne orientale, le fran-