Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/350

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Je répondis d’une manière naturelle. Il parut satisfait, et se traduisit ces réponses en sa langue, mais en termes un peu plus décidés que je n’avais pu le faire.

Je dois remarquer aussi que, dans toute notre conversation, j’avais admiré chez lui la variété des formes approbatives, car il écoutait rarement en restant immobile. Ou bien, il faisait un signe de tête méditatif et disait : « Oui, » ou « C’est bien » ou quelque chose de pareil ; ou, s’il avait énoncé quelque idée, il ajoutait le plus souvent : « Qu’en dit monsieur Goet ? »

Je saisis l’occasion de demander par geste au chambellan si je pouvais me retirer, et, s’ur sa réponse affirmative, je pris congé aussitôt.

Le 3. Divers pourparlers au sujet d’une représentation théâtrale, qui aurait lieu à Weimar. Le soir, Œdipe.

Le 4, je me rends à Weimar pour faire disposer le théâtre.

Le 6. Grande chasse. Les comédiens français arrivent avec leur directeur. Le soir, la Mort de César. Le ministre Maret et ses gens logent chez moi.

Le 7. Le maréchal Lannes et le ministre Maret. Conversation détaillée au sujet de la prochaine expédition d’Espagne. Tout le monde revient de la chasse d’Iéna-Apolda et va plus loin. Le conseiller Sartorius de Gœtlingue et sa femme me rendent visite.

Le 14. Je reçois la croix de la Légion d’honneur. Talma et sa femme et de Lorgne d’Idonville, secrétaire du ministre Maret, se rencontrent chez moi.

1809.

Cette année m’a laissé de doux et précieux souvenirs à cause de ses beaux résultats. Je la passai tout entière soit à Weimar, soit à léna. Elle eut donc plus d’unité et de concentration que d’autres, qu’une saison passée aux eaux avait coupées et troublées par des distractions diverses. Cependant ce que j’avais entrepris de faire à léna aurait voulu une résidence continue, qui ne me fut pas permise. La guerre me troubla plus d’une fois inopinément et m’obligea à changer de séjour.

Les mouvements de la guerre, éloignés et prochains, en Espagne et en Autriche, suffisaient déjà pour tenir chacun dans la