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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/100

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ANATOMIE

côté d’une tête humaine pour faire ressortir d’une manière plus évidente aux yeux du lecteur que la nature a, pour ainsi dire, imprimé sur la tête de l’animal le revers de la médaille. Il n’a pas remarqué la seconde suture qui se montre sur le plancher des fosses nasales, où elle sort des conduits naso-palatins, et peut être poursuivie jusque dans le voisinage du cornet inférieur. Mais toutes deux se trouvent indiquées planche V, fig. 9, par la lettre S, dans le grand ouvrage d’Albinus, intitulé : Tabulæ ossium humanorum[1]. Il les nomme : Suturas maxillæ superiori proprias.

Il n’en est pas question dans l’Ostéographie de Cheselden non plus que dans l’ouvrage de Jean Hunter intitulé : Natural history of the human teeth ; et cependant elles ne sont complétement effacées et méconnaissables sur aucun crâne, pourvu qu’on les cherche attentivement.

La planche II, fig. 2 représente la moitié d’une mâchoire supérieure d’homme vue par la face interne ; on peut suivre la suture depuis les alvéoles des canines et des incisives jusque dans l’intérieur des conduits naso-palatins. Au-delà de l’épine ou apophyse palatine, qui forme ici une espèce de peigne, elle reparaît, et on peut la poursuivre encore jusqu’à l’éminence linéaire sur laquelle s’applique le cornet inférieur.

Que l’on compare cette figure à la figure 1, et l’on admirera combien l’os intermaxillaire d’un monstre comme le morse jette de jour sur la structure de celui de l’homme. La fig. 2, pl. I, prouve que la même suture existe aussi chez le lion. Je ne parle pas du singe, parce que son analogie avec notre espèce est évidente.

Il n’y a donc plus de doute que cet os se trouve chez l’homme comme dans les animaux, quoiqu’il ne soit

  1. Ces sutures sont aussi marquées, tab. 11, fig. 1, k ; tab. 1, fig. 11, m, du même ouvrage.