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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/101

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COMPARÉE.

possible de déterminer ses limites que d’un côté seulement, les autres étant soudés et confondus avec les os voisins. C’est ainsi que sur les parties extérieures des os qui composent la face on ne trouve pas le moindre indice d’une suture dentée ou harmonique qui puisse faire soupçonner que l’os incisif est séparé chez l’homme.

La cause de ce phénomène me paraît être la suivante : cet os, qui proémine si fortement chez les animaux, se retire en arrière, et se réduit à de petites dimensions dans l’homme. Examinez le crâne d’un enfant ou d’un fœtus, les dents exercent en se développant une pression si énergique et tendent tellement les bords alvéolaires, que la nature a besoin d’employer toutes ses forces pour réunir intimement toutes ces parties. Comparez ce crâne à une tête d’animal ; chez ce dernier, les canines sont tellement avancées que leur pression réciproque et celle qu’elles exercent sur les incisives est loin d’être aussi forte. En dedans des fosses nasales, les choses se comportent de même. On peut, comme je l’ai remarqué plus haut, poursuivre dans cette cavité la suture de l’intermaxillaire à partir des canaux incisifs jusque vers le cornet inférieur. Ainsi, dans leur accroissement, ces trois os agissent les uns sur les autres, et s’unissent intimement.

Je suis persuadé que ceux qui sont versés dans les sciences physiologiques trouveront que ce phénomène peut s’expliquer d’une manière très satisfaisante. J’ai observé bien des cas où ces os étaient confondus même chez des animaux, et il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce sujet. Il arrive aussi que des os que l’on peut isoler facilement dans les animaux adultes ne peuvent pas être séparés, même chez l’enfant.

Dans les cétacés, les reptiles, les oiseaux et les poissons, j’ai découvert l’os lui-même ou au moins des traces de son existence.