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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/102

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ANATOMIE

La diversité de formes qu’il présente dans les différentes espèces d’animaux mérite un sérieux examen, et frappera même les personnes qui ne prennent aucun intérêt à une science qui paraît si aride au premier abord.

On entrerait alors dans de plus grands détails, et en comparant successivement plusieurs animaux entre eux, on s’élèverait du simple au composé, de l’os atrophié et rétréci à celui qui devient volumineux et même colossal.

Quel abîme entre l’intermaxillaire de l’éléphant et celui de la tortue ! et cependant on peut établir une série de formes intermédiaires qui les réunit ; et démontrer sur une partie du corps ce que personne n’est tenté de nier pour la totalité.

Que l’on considère les effets de la nature vivante dans son vaste ensemble, ou que l’on analyse les restes inanimés des êtres dont le souffle de son esprit s’est retiré, elle est toujours elle, toujours admirable.

Envisagée sous ces deux points de vue, l’histoire naturelle s’enrichira de nouveaux moyens de détermination. Comme c’est un des caractères de l’os dont nous parlons de porter des incisives, il s’ensuit que les dents qu’il porte doivent être considérées comme des incisives. On les a niées chez le chameau et le morse, mais je me trompe fort, ou l’on doit en accorder deux au premier et quatre au second.

Je termine ce petit essai. Puisse-t-il être agréable aux amis de l’histoire naturelle, me fournir l’occasion de me lier plus intimement avec eux, et de faire, autant que les circonstances me le permettront, de nouveaux progrès dans ces intéressantes études !