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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/103

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COMPARÉE.

ADDITIONS.

(1819.)

Le petit traité de Gallien sur les os sera toujours difficile à comprendre, avec quelque soin qu’on l’étudie. On ne saurait nier qu’il a vu les objets qu’il décrit, puisqu’il soumet à notre examen immédiat le squelette tout entier ; mais il ne procède pas d’une manière méthodique et réfléchie : il intercale au milieu de ses descriptions ce qui devrait faire partie de l’introduction : l’exposé de la différence, par exemple, qui existe entre une suture dentée et une suture harmonique. De la structure normale il passe brusquement à la structure anormale ; à peine, pour citer un exemple, a-t-il traité des os du front et de la voûte du crâne, qu’il entame une longue dissertation sur les têtes pointues ou cunéiformes. Il se perd en digressions, qu’on peut se permettre lorsqu’on parle en présence de l’objet à démontrer, mais qui ne sont faites que pour embrouiller le lecteur. Il s’engage dans des controverses avec ses prédécesseurs et les auteurs contemporains. Car, à cette époque, on considérait les os d’une région comme un tout, et on les distinguait par des chiffres ; aussi n’était-on d’accord ni sur les os qu’on devait réunir, ni sur leur nombre, ni sur leur destination, leurs affinités ou leurs usages.

Tout cela ne doit diminuer en rien notre admiration pour cet homme extraordinaire, mais servir seulement à notre justification, si nous rappelons brièvement ce qui nous intéresse spécialement dans son livre. Dans sa description du crâne, qu’il a faite évidemment d’après un crâne humain, Gallien parle de l’os intermaxillaire. Il s’exprime ainsi dans son troisième chapitre : « L’os des joues (l’os maxillaire supérieur) renferme dans ses alvéoles toutes les dents, les dents incisives exceptées. » Il