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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/110

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HISTOIRE
DES
TRAVAUX ANATOMIQUES
DE L’AUTEUR.

(1820.)

I.

Origine de mon goût pour l’anatomie. — Collections de l’Université d’Iéna. — Travaux théoriques et pratiques.

Le muséum de Weimar fut fondé par le duc Guillaume-Ernest en 1700 ; il contenait, entre autres choses curieuses, des objets d’histoire naturelle fort rares. Le merveilleux est souvent le premier attrait qui nous attire vers la science ; et à cette époque, le goût pour la zoologie fut éveillé surtout par la vue d’animaux bizarres et monstrueux. C’est à ce goût que nous devons la fondation de notre musée ostéologique, où se trouve plus d’un squelette remarquable.

Ces objets furent peu à peu apportés dans le centre de l’Europe ; cinquante ans auparavant, on ne faisait des collections que dans les pays maritimes, où, après s’être gorgé d’or, d’épices et d’ivoire, on se mit à rassembler, d’une manière bien incomplète et bien confuse il est vrai, des objets d’histoire naturelle exotique.

Nous possédons un crâne d’éléphant adulte bien conservé, avec la mâchoire inférieure et quelques défenses isolées.

Nous avons aussi les vertèbres cervicales d’une baleine, soudées entre elles, et ses omoplates énormes sur lesquels on avait peint des vaisseaux pour faire ressortir leurs dimensions colossales. De plus, deux côtes et la mâchoire inférieure tout entière ; celle-ci a une lon-