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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/109

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COMPARÉE.

teur lui-même les motifs, tous puisés dans l’observation rigoureuse des faits, qu’il donne à l’appui de son opinion ; on y trouvera une lucidité, une connaissance approfondie de la matière, et en outre une description de l’os intermaxillaire rendue plus intelligible par de nombreux dessins. »

Dans la dissertation qui précède, j’ai traité ce sujet avec détail, et je n’ai pu m’empêcher de citer ce passage qui termine, selon moi, cette discussion. Il est remarquable que dans ce cas aussi il ait fallu quarante ans pour faire admettre franchement et complétement un petit fait aussi simple et aussi incontestable. Je n’ai donc plus rien à ajouter, d’autant plus que le mémoire a été inséré avec tous ses dessins dans les Actes des curieux de la nature, vol. XV, pl. I.

Je me suis souvent entendu reprocher, dans le cours de ma vie, non seulement par mes amis, mais encore par des hommes éminents, que j’attachais trop d’importance et trop de valeur à tel ou tel événement, à tel ou tel phénomène. Je ne me laissais nullement détourner de mon chemin par ces avis, car je sentais que je tenais une idée mère, qui deviendrait féconde si elle était poursuivie, et l’événement n’est pas venu démentir mes prévisions. Cela m’est arrivé pour l’histoire du collier, de l’os intermaxillaire, et bien d’autres choses, jusque dans ces derniers temps.

Les extraits qui précèdent, tirés d’auteurs anciens et modernes et de communications par lettres que je dois à des naturalistes vivants, sont un exemple frappant combien un fait peut être considéré sous différentes faces, et nié ou bien adopté parce qu’il est sujet au doute. Quant à nous, notre conviction est formée, et nous répéterons ici, après une suite d’observations continuées pendant un grand nombre d’années : l’homme, ainsi que les animaux, est doué d’un os intermaxillaire supérieur (6).