Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
ANATOMIE

dans les fermes ducales. On achetait de même tous les animaux qui mouraient dans les ménageries ambulantes, quelquefois on les faisait venir de fort loin. C’est ainsi que, par un froid rigoureux, un tigre qui avait succombé à Nürenberg, arriva, gelé, par la poste ; son squelette et sa peau empaillée sont encore aujourd’hui l’ornement de notre musée.

Le séjour que le duc fit à Vienne dans ces derniers temps devint une source d’accroissement pour notre établissement et pour beaucoup d’autres. Le directeur de Schreibers encourageait nos projets, et cet ami, à la fois éclairé, complaisant et actif, nous procura plusieurs animaux que nous désirions vivement posséder. Nous lui sommes redevables des squelettes du castor, du chamois, du kangourou, de l’autruche, du héron ; il y joignit les appareils auditifs de plusieurs oiseaux que l’on prépare admirablement à Vienne, le squelette, désarticulé et complet jusque dans ses plus petites parties, d’un lézard et d’une tortue, enfin des préparations isolées sans nombre, et toutes importantes et instructives.

Ces collections étaient utilisées dans les cours d’anatomie humaine ; il s’ensuivit naturellement qu’on fit plus d’attention à la zootomie, qui prenait un développement de plus en plus remarquable. Je ne négligeais pas moi-même de réunir des préparations et des cas intéressants. Je sciais et fendais des os et des crânes dans tous les sens afin d’obtenir des lumières prévues ou imprévues sur la structure intime des os.

Mais la véritable utilité des collections publiques et de la mienne commença le jour où, cédant au vœu général, le gouvernement décida la création d’une école vétérinaire pour répondre à un besoin qui se faisait vivement sentir. Le professeur Renner fut appelé à la diriger, et entra en fonction avant que l’école fût com-