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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/118

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ANATOMIE

le numéro 13. Cette question serait définitivement résolue maintenant, si l’esprit de contradiction, inhérent à notre nature, n’avait su trouver, non pas dans le fait lui-même, mais dans les mots et le point de vue sous lequel on l’envisage, des arguments pour nier la vérité la plus évidente. La manière de présenter la chose est déjà un motif d’opposition ; l’un finit où l’autre commence ; où l’un distingue, l’autre confond ; et le lecteur embarrassé se demande si tous les deux, par hasard, n’auraient pas également raison. Il faut aussi remarquer que, dans le cours de cette discussion, des hommes de poids se sont demandé si cette question valait la peine qu’on y revînt sans cesse ; nous dirons franchement qu’une opposition directe nous paraît préférable à cette fin de non-recevoir, qui nie l’intérêt qui s’attache à un sujet, et tue le désir de se livrer à des recherches scientifiques.

Cependant je ne manquai pas d’encouragements. Dans son Ostéologie publiée en 1791, mon ami Sœmmering s’exprime ainsi : « L’essai plein de génie de Goethe, qui date de 1785, et dans lequel il prouve par l’anatomie comparée que l’homme possède un os intermaxillaire, aurait mérité d’être publié avec les planches pleines de vérité qui l’accompagnent. »

III.

Des descriptions détaillées écrites, et de ce qui en résulte.

Le crayon et la plume devaient concourir tous deux à l’exécution de mon travail, car la parole et le dessin rivalisent dans la description des objets d’histoire naturelle. On se servait du modèle rapporté p. 81, pour décrire l’intermaxillaire dans toutes ses parties et dans l’ordre indiqué, quel que fût l’animal sur lequel on l’observait.