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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/119

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COMPARÉE.

Il en résulta des masses de papier dont on ne put faire usage pour une description saisissable et compréhensible.

Persistant dans mon projet, je considérai ces travaux comme préparatoires, et me mis à les utiliser pour faire des descriptions exactes, mais rédigées dans un style coulant et moins aride.

Ma constance ne me conduisit pas au but ; ces recherches, souvent interrompues, ne me faisaient pas voir clairement comment je terminerais un travail dont l’intérêt et l’importance m’avaient d’abord si vivement frappé. Dix ans et plus s’étaient écoulés lorsque mes relations avec Schiller me tirèrent de cet ossuaire scientifique pour me transporter dans le jardin fleuri de la vie. Ma participation à ses travaux et aux Heures[1] en particulier, à l’Almanach des Muses, mes plans dramatiques, mes compositions originales telles que Hermann et Dorothée, Achilléis, Benvenuto Cellini ; un projet de retourner en Italie, et enfin, un voyage en Suisse, m’éloignèrent de ces travaux ; la poussière s’accumula sur les papiers, la moisissure envahit les préparations anatomiques, et je ne cessai de souhaiter qu’un de mes jeunes amis entreprît de les ressusciter. Cet espoir eût été rempli si les auteurs contemporains, au lieu de s’entr’aider, n’étaient pas amenés le plus souvent, par des circonstances ou des travers personnels, à travailler les uns contre les autres.

  1. Die Horen, journal littéraire que Goethe et Schiller publièrent en commun.