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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/128

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ANATOMIE

particularités intéressantes, remplir plus d’un vide et rectifier plus d’une idée. La riche collection de M. Froriep n’arriva malheureusement à Weimar qu’à une époque où, devenu totalement étranger à ce genre de travaux, j’ai été forcé de dire un éternel adieu à des études qui m’avaient été si chères.

VII.

Peut-on déduire les os du crâne de ceux des vertèbres, et expliquer ainsi leurs formes et leurs fonctions ?

Passons maintenant à une question dont la solution aurait une grande influence sur tout ce que nous venons de dire. Nous avons tant parlé de formation et de transformation, qu’on est en droit de se demander si l’on peut déduire les os du crâne de la vertèbre, et reconnaître la forme primitive malgré des changements si importants et si complets. J’avouerai avec plaisir que depuis trente ans je suis convaincu de cette affinité secrète, et que j’ai toujours continué à l’étudier. Mais un semblable aperçu, une telle idée, représentation, intuition, ou comme on voudra l’appeler, conserve toujours, quoi qu’on fasse, une singulière propriété. On peut la formuler en général, mais non pas la prouver ; on peut la démontrer en détail, sans rien produire de complet et d’achevé. Deux personnes qui se seraient toutes deux pénétrées de cette idée ne seraient pas d’accord sur son application dans les détails ; il y a plus, nous prétendons que l’observateur isolé, l’ami paisible de la nature, n’est pas toujours d’accord avec lui-même ; et, d’un jour à l’autre, ce sujet est clair ou obscur à ses yeux suivant que ses forces intellectuelles sont plus ou moins actives, plus ou moins énergiques.

Je vais rendre mon idée plus intelligible par une comparaison. J’avais, il y a quelque temps, pris plaisir à la lec-