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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/136

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ANATOMIE

en contact qu’en arrière et en dehors avec le radius. On pourrait l’appeler avec raison fibula. C’est l’organisation qu’on trouve dans le chamois, les antilopes et le bœuf. Quelquefois ils se soudent, comme je l’ai observé sur un vieux bouc.

Dans ces animaux, le radius s’articule déjà avec l’humérus par deux faces analogues à celles du tibia.

Les deux os sont soudés dans le cheval, cependant on remarque au-dessous de l’olécrâne une séparation ou un interstice entre eux.

Enfin, lorsque le poids du corps de l’animal devient considérable, de façon qu’il a beaucoup à porter et qu’il est destiné néanmoins à se tenir debout, à marcher ou même à courir, alors les deux os se soudent complétement, comme dans le chameau. On voit que le radius gagne toujours en prépondérance ; le cubitus n’est plus qu’un processus anconeus du radius, et son corps mince et étroit se soude avec lui en vertu de la loi que nous connaissons. Si nous faisons en sens inverse la récapitulation de ce que nous avons dit, nous trouverons que : les deux os sont simples et soudés, lourds et forts, quand l’animal succombant, pour ainsi dire, sous son propre poids, ne fait que marcher ou se tenir debout ; l’animal, au contraire, est-il agile ? peut-il courir et sauter ? alors les deux os sont séparés, mais le cubitus est faible, et ils ne se meuvent pas l’un sur l’autre. Si l’animal saisit et agit avec les membres antérieurs, ils s’écartent, deviennent mobiles, et enfin chez l’homme une pronation et une supination parfaites permettent les mouvements les plus gracieux et les plus compliqués.