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COMPARÉE.

trouvé à Frose. Nous pouvons aussi apprécier la comparaison que fait M. Koerte du crâne qu’il possède avec celui d’un taureau du Voigtland ; car nous avons sous les yeux celui d’un bœuf de Hongrie, que nous devons à la complaisance de M. le directeur de Schreibers, à Vienne. Il est plus grand que celui du taureau saxon, tandis que notre tête fossile est plus petite que celle qui vient de Frose.

Revenons aux considérations de M. Koerte sur ce sujet, elles sont tout-à-fait conformes à nos idées, et nous nous bornerons à ajouter quelques mots pour les confirmer ; en ayant recours, toujours avec une nouvelle satisfaction, aux belles planches de M. Dalton.

Tous les organes séparés des animaux les plus sauvages, les plus informes, les plus farouche, ont une vie propre des plus énergiques ; cela peut se dire surtout des organes des sens, qui sont moins dépendants du cerveau, et pourvus, pour ainsi dire, chacun d’un cerveau distinct : ils peuvent donc se suffire à eux-mêmes. Considérez, dans l’ouvrage de Dalton, la fig. 6 de la douzième planche, qui représente le cochon d’Éthiopie (Phacochoeres, Fred. Cuv.) : l’œil est placé de façon qu’il semble se réunir à l’occipital, comme si les os antérieurs du crâne manquaient totalement. Le cerveau est réduit presqu’à rien, comme on peut s’en assurer aussi par la fig. a, et l’œil a par lui-même autant de vie qu’il lui en faut pour exécuter ses fonctions. Observez au contraire un tapir, un babiroussa, un pécari ou le cochon domestique : l’œil est poussé en avant et en bas, d’où il résulte qu’entre lui et l’occipital il reste assez de place pour loger un cerveau d’une médiocre grandeur.

Revenons au taureau fossile ; la figure de M. Koerte nous fait voir que la capsule du globe oculaire, si je puis m’exprimer ainsi, est déjetée de côté comme un