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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/150

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ANATOMIE

membre séparé de l’appareil nerveux. Dans le nôtre c’est évidemment la même chose ; tandis que les cavités orbitaires des taureaux du Voigtland et de la Hongrie rentrent dans la tête et n’occupent pas un grand espace, quoique leur ouverture antérieure soit plus grande.

C’est dans les cornes, dont le dessin ne saurait rendre exactement la direction, qu’on trouve les différences les plus notables. Chez le taureau fossile, elles se dirigent en dehors et un peu en arrière, mais on observe à l’origine des proéminences une direction en avant qui devient plus marquée lorsque leur écartement est de deux pieds trois pouces. Alors, elles se recourbent en dedans, et ; prennent une position telle qu’en les supposant recouvertes par la corne, qui doit avoir environ six pouces de longueur en sus, leur pointe se trouverait près de la racine des proéminences. Ces prétendues armes de l’animal lui seraient donc aussi inutiles que le sont les canines recourbées du Sus babirussa.

Dans le taureau de Hongrie, au contraire, nous voyons les proéminences se diriger d’abord un peu en haut et en arrière, puis décrire une courbe gracieuse en s’amincissant à leur extrémité.

Remarquons en général que tout ce qui est vivant se courbe avant de se terminer en pointe, ce qui démontre que non seulement l’organe va en diminuant, mais qu’il est véritablement achevé. Les cornes, les griffes, les dents en sont une preuve ; si l’organe se courbe et se contourne tout à la fois, il en résulte alors des formes belles bu gracieuses. Ce mouvement fixé, mais que semble se continuer, plait à l’œil ; Hogarth a été amené à ce résultat dans ses recherches sur la ligne de beauté la plus simple, et chacun sait combien les anciens ont varié cette forme dans les cornes d’abondance qui font partie de leurs ornements architecturaux. Isolées sur