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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/178

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PRINCIPES
DE
PHILOSOPHIE ZOOLOGIQUE,
DISCUTÉS EN MARS 1830, AU SEIN DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES,
PAR
M. GEOFFROY-ST-HILAIRE.
Suite et fin.

(Mars 1832).
(Ces pages sont les dernières que Goethe ait écrites.)

Je ne juge pas, je raconte. C’est par ce mot de Montaigne que je serais tenté de terminer la première partie de mes considérations sur l’ouvrage de M. Geoffroy. Pour bien déterminer le point de vue sous lequel je désirerais être jugé moi-même, je ne trouve rien de mieux que de rapporter les paroles d’un écrivain français, qui expriment plus clairement que je ne saurais le faire, ce que je voudrais apprendre au lecteur.

« Les hommes de génie ont souvent une manière particulière de présenter les choses ; ils commencent par parler d’eux-mêmes, et ont la plus grande peine à s’isoler de leur sujet. Avant de vous donner les résultats de leurs méditations, ils éprouvent le besoin de vous dire où et comment ils y ont été amenés. » Qu’il me soit donc permis de présenter, sans prétention personnelle aucune, l’histoire sommaire du développement successif de la science, tel qu’il s’est opéré parallèlement au cours d’une longue existence, qui lui a été en partie consacrée. De bonne heure les études naturelles firent sur moi une impression vague, mais durable. Le comte de Buffon publia, en 1749, l’année de ma naissance, le premier volume de son Histoire naturelle ; elle