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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/215

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BOTANIQUE.

vulgaires, soit en ayant recours à la terminologie de Linnée, dont il proclame hautement les immenses avantages ; mais à peine ce travail préparatoire est-il achevé, qu’il donne à ses élèves une idée des groupes de végétaux, et leur fait passer successivement en revue les Liliacées, les Siliqueuses et les Siliculeuses, les Labiées et les Personnées, les Ombellifères, les Composées. Exposant ainsi successivement les différences qui séparent des familles dans lesquelles la complication et la diversité des caractères vont toujours en croissant, il nous amène graduellement à un point de vue général d’où nous pouvons embrasser l’ensemble. S’adressant à des femmes, il insiste sur l’utilité, l’emploi et les propriétés dangereuses des végétaux, avec d’autant plus de raison et d’à-propos qu’il choisit tous ses exemples dans la flore locale, ne parlant que des végétaux indigènes, et négligeant complétement les plantes exotiques, même celles que l’on connaît et que l’on cultive généralement dans les jardins.

En 1822, il parut une belle édition de tous les écrits de Rousseau sur ce sujet, réunis en un seul volume petit in-folio, sous le titre de Botanique de Rousseau. Des planches coloriées dues à Redouté représentaient toutes les plantes dont il a parlé. En parcourant ces figures, on observe avec intérêt que c’est dans les champs que Rousseau faisait ses paisibles études, car toutes les plantes sont de celles qu’on peut recueillir pendant une courte promenade.

Sa méthode de rapprocher les végétaux a la plus grande analogie avec la distribution en familles naturelles ; comme j’étais occupé à cette époque de considérations de la même nature, ses leçons firent une grande impression sur moi.

De même que les étudiants aiment les jeunes professeurs, de même un amateur aime assez avoir pour