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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/261

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BOTANIQUE.

nœuds et continuent ainsi de suite jusqu’à leur sommet. Les phénomènes qui se manifestent alors peuvent s’expliquer par la théorie qui précède. Toutes les fleurs qui se développent des bourgeons doivent être considérées comme des plantes isolées, insérées sur la plante-mère comme celle-ci l’est dans le sol. Recevant des nœuds un suc plus élaboré, les premières feuilles de rameaux sont beaucoup mieux formées que les premières feuilles qui dans la plante-mère succèdent immédiatement aux cotylédons. Il y a plus : souvent la nature peut, dès ce moment, former un calice et une corolle.

96.

Ces fleurs qui éclosent des bourgeons seraient devenues des rameaux si elles avaient reçu une nourriture plus abondante, et auraient subi le destin de la tige-mère, auquel cette circonstance les eût, pour ainsi dire, forcées de se soumettre.

97.

Tandis que les fleurs se développent ainsi de nœud en nœud, les feuilles caulinaires subissent les mêmes transformations par lesquelles nous les avons vues passer, dans leur transition graduelle à l’état de calice. Elles se resserrent de plus en plus, et disparaissent enfin presque entièrement. On les désigne alors sous le nom de bractées, parce qu’elles s’éloignent plus ou moins de la forme des feuilles ; le pédoncule s’amincit en proportion, les nœuds se rapprochent, et l’on voit apparaître tous les phénomènes mentionnés ci-dessus. Seulement, à l’extrémité de la tige il n’y a point d’inflorescence terminale, parce que la nature a déjà usé de ses droits à chaque nœud en particulier.