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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/310

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BOTANIQUE.

vertus qui résident dans la racine, l’écorce, le tronc, les fleurs, le péricarpe, les graines, et se manifestent par l’énergie de leurs propriétés médicales.

Cette division des feuilles est soumise à des lois qu’il est facile de faire comprendre par des figures, mais qu’il serait difficile d’exprimer par des paroles. La feuille simple se fend des deux côtés du pédoncule de manière à devenir tripartite ; le lobe moyen se divise de nouveau en deux, d’où résulte encore un limbe tripartite, et la feuille devient enfin une feuille digitée à cinq folioles ; on observe en même temps que les deux folioles les plus inférieures ont une tendance à se fendre le long de leur bord inférieur, ce qui ne tarde pas à s’effectuer, et nous avons ainsi une feuille digitée à sept divisions. Le bord supérieur des feuilles inférieures finit lui-même par se fendre et se séparer, d’où une feuille à neuf divisions, et ainsi de suite.

Ce phénomène est frappant dans l’Ægopodium podagraria, sur lequel on peut se procurer facilement une collection complète de ces divisions successives, qui, toutefois, sont beaucoup plus communes dans les endroits humides et ombragés que dans les lieux secs et exposés au soleil.

Le phénomène contraire à la division se manifeste de la manière la plus merveilleuse sur plusieurs espèces d’Acacia originaires de la Nouvelle-Hollande. Au moment de sa germination, la plante se présente avec des feuilles pennées ; mais peu à peu les feuilles deviennent simples et lanciformes, parce que le pétiole s’élargit, et finit par absorber les parties pennées qui persistaient encore au commencement. Ceci nous prouve que la nature a une marche tantôt progressive, tantôt rétrograde.

Sur une plante remarquable, du reste, sous plusieurs points de vue, le Bryophyllum calycinum, j’ai vu,