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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/319

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BOTANIQUE.

* La nouvelle philosophie allemande d’un côté, et l’introduction des familles naturelles de l’autre, eurent une puissante influence sur l’adoption de la métamorphose. Les méthodes naturelles étaient si intimement liées à la géographie des plantes, qui, depuis M. de Humboldt, est devenue l’étude favorite des botanistes, que le sectateur le plus obstiné de Linnée, Wahlenberg lui-même, fut obligé, dans les études de ce genre, d’adopter au moins les vieux Ordines naturales de son maître.

* Le mémoire de Kieser sur l’organisation des plantes, (1814) a produit une sensation durable. On peut dire que la métamorphose est non seulement entée sur la tige arrivée à son développement, mais qu’elle est la base et l’âme de tout l’ouvrage. Comme l’auteur s’en tient plus spécialement à l’observation directe, la nouveauté des idées émises par l’école à laquelle l’auteur déclare appartenir paraît moins choquante à ceux qui pensent autrement. En France, on ne s’est occupé de Kieser que très tard, et à l’époque où ses opinions, combattues par M. Mirbel, son adversaire déclaré, ont été reproduites par M. Dutrochet et d’autres. Mais en Allemagne, Kieser avait acquis une telle autorité, que Treviranus et quelques savants qui ne se soumettaient pas aveuglément à lui, eurent beaucoup de peine à faire voir que Kieser s’était manifestement trompé sur plusieurs points. Même dans les Éléments de botanique publiés par Nées d’Esenbeck en 1820, les Recherches de Treviranus, Moldenhawer et autres, ont dû céder le pas à celles de Kieser.

* Nées d’Esenbeck s’efforça d’étendre le domaine de la métamorphose dans un autre sens. Même dans les végétaux aphylles (les Algues d’eau douce, 1814. — Système de Mycologie, 1815) ; il chercha à démontrer des métamorphoses successives et à les poser comme base d’une classification nouvelle. Son Manuel de botanique