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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/325

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BOTANIQUE.

la plante future, mais une prodosis de la nature toujours libérale ; et l’on aurait ainsi un mot qui serait en harmonie avec la vérité.

En voilà assez, beaucoup trop même sur ce sujet : on ne devrait jamais discuter avec l’erreur, c’est assez de la signaler.

Nous pouvons aussi nous prévaloir d’un grand nom, celui de Robert Brown. C’est l’habitude de cet homme célèbre de proclamer rarement les principes fondamentaux de la science ; et cependant chacun de ses travaux prouve combien il en est pénétré. De là des plaintes incessantes sur l’obscurité de son style. Nulle part il ne s’explique nettement sur la métamorphose. Seulement, en passant, dans une note de son mémoire sur le Rafflesia, il déclare que toutes les parties de la fleur sont des feuilles modifiées, et il cherche à expliquer, sous ce point de vue, la formation normale de l’anthère. Ces mots jetés en passant par le plus grand botaniste du siècle ne sont pas tombés sur un terrain stérile, ils ont fait une profonde sensation, surtout en France. C’est à ces paroles de Robert Brown, qui le cite comme un des défenseurs de cette doctrine, et en parle ailleurs avec estime, qu’Aubert du Petit-Thouars doit la considération dont il commence à jouir dans son pays, et que ses excellents travaux n’avaient pu arracher à la prévention de ses concitoyens.

A. P. Decandolle, Organographie végétale (1817). Pour apprécier comment cet homme célèbre est intervenu dans la question, nous citerons de préférence les paroles d’un autre écrivain, M. de Gingins, traducteur de notre Métamorphose, qui s’exprime ainsi dans la préface historique :

« Mais dans l’intervalle, un célèbre botaniste, sans connaître l’ouvrage de Goethe, guidé par une supériorité de talent dont il ne m’appartient pas de juger tout le