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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/327

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BOTANIQUE.

dations et des développements de plus en plus parfaits, et il lui serait facile, s’il est doué d’une main exercée, de représenter cette suite d’êtres analogues, toujours différents quoique toujours semblables entre eux.

La langue française a, entre autres mots que nous devons lui envier, le verbe s’acheminer. Originairement il voulait dire se mettre en route ; mais une nation intelligente comme la nation française devait comprendre que chaque pas que le voyageur fait en avant a une autre valeur, une autre signification que celui qui précède ; parce que, une fois dans la bonne voie, chaque pas le rapproche du but qu’il comprend et saisit de mieux en mieux. Ce mot acheminement a donc une valeur et une signification intellectuelle ; c’est un voyage, un progrès, mais dans un sens relevé. C’est ainsi que toute la stratégie n’est qu’un acheminement énergique et bien calculé.

Le savant M. Turpin a eu maintes occasions d’appliquer ces idées élevées à la physiologie des plantes, et son crayon a reproduit fidèlement ce qu’une observation attentive lui avait dévoilé. Aussi pourrait-il rendre les plus grands services s’il voulait employer son talent à représenter par des dessins exacts la métamorphose des plantes[1].

Les planches qui accompagnent l’Organographie du profond botaniste M. Decandolle en contiennent quelques exemples très instructifs ; mais nous les voudrions plus complets, plus spéciaux, plus exacts, rendus plus intelligibles par des dessins caractéristiques et rangés suivant la méthode naturelle. Ce serait une tâche facile pour M. Turpin, préparé comme il l’est par des études préliminaires et des connaissances profondes en botanique.

  1. Voy. pl. III, IV et V.