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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/328

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BOTANIQUE.

Si nous avions le bonheur de vivre dans le même pays que ce grand artiste, nous ne cesserions de le prier chaque jour avec instance d’entreprendre cet ouvrage. Le texte se réduirait à peu de chose ; on n’aurait pas recours au vocabulaire beaucoup trop riche de la terminologie botanique ; mais l’ouvrage n’en aurait que plus de valeur, car ce serait la nature elle-même qui, en appliquant et développant ses éléments, parlerait un langage intelligible à tous[1].

Botanique pour les dames, contenant l’exposition du règne végétal dans les métamorphoses, par Louis Reichenbach. Leipsig 1828.

L’auteur, après avoir exposé les idées et la méthode de Linnée et de Jussieu, s’occupe de mes travaux et les apprécie de la manière suivante : « Goethe jette un regard profond dans la vie intime de la nature ; son heureuse interprétation des faits particuliers appliquée à l’ensemble, sa manière neuve et originale de considérer la nature, nous obligent à reconnaître hautement que c’est à son influence que l’on doit la direction nouvelle qu’ont prise les études naturelles. Il a consacré tant d’attention au monde végétal dont il a étudié les développements, que l’on peut dire de lui avec raison : jeune homme, il a découvert le secret des dryades, mais ses cheveux avaient blanchi avant que le monde le comprît. Son mémoire, resplendissant de génie, sur la métamorphose, acquit bien tard la haute célébrité dont il est digne, car il dénote autant de sagacité dans l’observation que de justesse dans l’interprétation des faits. Cette métamorphose, cette loi du développement des plantes, appliquée à tout le règne végétal, nous indi-

  1. Le vœu de Goethe a été accompli puisque M. Turpin a bien voulu orner ce livre des planches III, IV, et V, qui sont la reproduction visible de ses idées et de celles de l’illustre poëte, dont il a accepté le legs glorieux.