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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/337

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BOTANIQUE.

rosiers à fleurs simples, il faut en conclure que cela provient de ce que l’émission de substance pulvérulente s’est faite complètement chez eux, et on ne sera pas étonné de l’observer sur des rosiers doubles où les organes de la pulvérisation manquent, et se métamorphosent plus ou moins complètement en pétales.

La carie (Brand) du blé[1] semble une réduction en poussière définitive et sans but. Par quelle anomalie de la végétation, une plante, au lieu de se développer et de se reproduire dans une nombreuse postérité, peut-elle rester ainsi sur un échelon inférieur et se pulvériser en définitive sans but et sans avantage ?

Lorsque le maïs est affecté de cette maladie[2] il présente des phénomènes très remarquables. Les grains se gonflent et forment une masse énorme ; ils contiennent une quantité prodigieuse de poussière noire ; cette quantité dénote la puissance des forces nutritives accumulées dans ce grain qui se résolvent ainsi en unités.

On voit par là que le pollen auquel on ne peut refuser un certain degré d’organisation, a la plus grande analogie avec les sporules des champignons. Une résolution en poussière anormale est déjà admise généralement, pourquoi n’accorderait-on pas droit de cité à une pulvification normale et régulière ?

Il est hors de doute que cet acte s’accomplit en vertu de certaines lois et dans un certain ordre. Qu’on place un champignon, avant qu’il se soit ouvert et après avoir coupé son pédicule, sur une feuille de papier blanc ; il ne tardera pas à se développer, et couvrira la feuille blanche d’une poussière qui reproduira exactement par sa disposition celle des plis extérieurs et intérieurs de la plante. Il en résulte que l’émission de

  1. Uredo caries. DC.
  2. Uredo Maydis. DC.