Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
318
BOTANIQUE.

degré d’organisation plus parfait, plus noble et plus spiritualisé. Pourquoi cette dernière résolution en poussière ne serait-elle pas un affranchissement de la matière, afin que les forces latentes de l’intérieur puissent manifester leur force innée par une reproduction indéfinie ?

Qu’on se rappelle le palmier qui donne le sagou (Sagus farinifera). Pendant que l’arbre s’apprête à fleurir, le stipe se remplit d’une farine, pulvérulente, aliment excellent qu’on peut extraire en abattant l’arbre ; mais dès que la plante a fleuri, la fécule disparaît.

On sait que l’Épine-vinette (Berberis vidgaris) en fleur répand une odeur particulière, et qu’une haie composée de ces arbustes suffit pour rendre stériles les champs de froment qu’elle entoure (34). Cette plante, ainsi que semble l’indiquer l’irritabilité des anthères, possède peut-être des propriétés très énergiques. Quand elle ne se réduit pas assez en poussière pendant sa floraison, des points pulvérulents se développent sur ses feuilles, revêtent la forme de calices et de corolles, et produisent une plante cryptogamique des plus parfaites[1]. Ce phénomène se présente ordinairement sur les feuilles des branches de l’année précédente qui avaient le droit de produire des fleurs et des fruits. Les feuilles et les pousses de l’année offrent rarement ces productions anormales.

En automne, on remarque sur la face inférieure des feuilles de la rose double une poussière[2] qui se détache facilement, tandis que la face supérieure est maculée de taches d’une couleur pâle qui prouvent évidemment que la face inférieure a été détruite en partie. Si l’on ne découvre pas le même phénomène sur les

  1. Æcidium Berberidis.
  2. Puccinia Rosæ DC. Phragmidium mucronatum, souvent mélangés avec l’Uredo Rosæ, Pers. Linck. Voy. Pl. V, fig. 1, a, et fig. 2.