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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/349

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BOTANIQUE.

Les deux tendances principales, ou, si l’on veut, les deux modes de vitalité par lesquels la plante s’achève en grandissant, sont le système vertical et le système spiral. L’un ne saurait être isolé de l’autre parce qu’ils ne sont puissants qu’en vertu de leur influence réciproque. Mais pour mieux saisir et surtout pour faire mieux comprendre leur action, il est nécessaire de les considérer et de les analyser séparément. On verra comment l’un d’eux l’emporte quelquefois sur son antagoniste ou est dominé par lui, tandis qu’ils sont d’autres fois dans un équilibre parfait. Toutes ces considérations font ressortir les propriétés de ce couple inséparable.

La tendance verticale se manifeste dans les premiers instants de la germination ; c’est elle qui fait que la plante s’enfonce dans la terre en même temps qu’elle s’élève verticalement. Elle persiste jusqu’à la fin de la vie du végétal, et se montre en même temps solidifiante, soit qu’elle détermine la formation des fibres allongées ou celle de la masse inflexible et verticale du corps ligneux. C’est la même force qui pousse les organes de mérithalle en mérithalle, entraîne avec elle les vaisseaux spiraux, et produit, en accroissant successivement la vitalité des parties, un tout continu et conséquent, même dans les végétaux grimpants et rampants.

Mais c’est surtout dans la fleur qu’elle se manifeste de la manière la plus évidente en produisant l’axe floral, ou lorsqu’à l’état de spadice et de spathe elle est le soutien, la colonne terminale autour de laquelle viennent se grouper les organes fructifères. Dans ces idées nouvelles, on ne doit jamais perdre de vue la tendance verticale ; mais la considérer comme le principe viril, soutien de tout l’édifice,

La tendance spirale, au contraire, est le principe vital et créateur ; il est intimement lié au précédent ; mais