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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/361

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GÉOLOGIE.

CARLSBAD.

(1807.)

Bien des années se sont écoulées depuis celle où je passai tout un été près de ces eaux salutaires dans la société d’un homme toujours zélé pour les sciences et les arts, et dont l’amitié contribua puissamment à agrandir le cercle de mes études. C’était M. de Racknitz ; il possédait des connaissances minéralogiques fort étendues qu’il avait reçues de la première main. L’école de Freyberg exerçait alors une grande influence en Saxe et en Allemagne, notre jeune prince y avait envoyé Charles-Guillaume Voigt pour qu’il se formât à la théorie et à la pratique de l’art métallurgique.

Je profitai de cette occasion pour m’occuper du règne inorganique, dont les différentes branches devenaient assez intelligibles pour qu’on pût en embrasser l’ensemble avec quelque espoir de le comprendre.

Je sentis alors bien vivement combien des entretiens familiers avec des amis éclairés ou avec de simples connaissances, étaient propres à faire naître le désir d’étudier une science. Pendant nos promenades en plein air dans les vallons tranquilles, ou sur des rochers abrupts, nous trouvions partout l’occasion de faire des observations, d’émettre nos opinions et de les vérifier sur la nature. Les sujets de nos études étaient là immobiles devant nous, tandis que la manière de les envisager variait sans cesse.

Le mauvais temps nous forçait-il à rester à la maison, alors nous avions amassé de nombreux échantillons de roches qui nous rappelaient les masses dont ils