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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/365

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GÉOLOGIE.

celle des doubles cristaux de feldspath ; ils ont rarement plus d’un pouce de long, et la plupart ont la moitié de cette longueur.

Leur couleur est d’abord le rouge-brun, passant à la surface au bleu violacé, souvent ils se changent en kaolin (14). Si l’on casse un fragment de cette pierre immédiatement après avoir entamé le rocher, alors la cassure du cristal est tout-à-fait rouge. Par l’action des agents atmosphériques, le changement de couleur commence au dehors là où le cristal tient à la gangue, et elle gagne peu à peu l’intérieur. La couleur rouge disparaît pour faire place au blanc qui pénètre tout le cristal ; mais celui-ci perd en même temps de sa consistance, et ne présente plus une forme déterminée quand il se brise.

En étudiant les variétés du granit autour de Carlsbad, on trouve que dans plusieurs localités il semble passer à l’état talqueux. La couleur verte pénètre la roche, et par le clivage on obtient des surfaces si solides et si brillantes, que l’on serait tenté de prendre la roche pour une néphrite (Nephritisch).

Une autre espèce de granit se trouve intercalée dans le précédent, et présente souvent un feldspath rouge parsemé de grains quarzeux ; mais on y trouve à peine quelques traces de mica et des cristaux analogues aux précédents qui n’atteignent jamais la longueur d’un pouce ; ils ont une couleur jaune-verdâtre qui les fait ressembler à la stéatite (Speckstein) (15). La couleur verte qui revêt toute la roche paraît aussi être particulière aux cristaux, car ils la conservent toujours, et ne laissent pas voir, comme ceux qui sont rouges, des transitions à une teinte différente. Qu’ils soient entiers et durs, ou décomposés et réduits en morceaux, toujours ils conserveront leur couleur verte et leur aspect de stéatiteux ; jamais ils n’ont un pouce de long, et ce-