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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/369

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GÉOLOGIE.

niveau de la rivière qu’elle a forcée à décrire un grand circuit. C’est de cette roche et dans son voisinage qu’on voit jaillir les eaux thermales. Elle s’étend depuis le pont de Saint-Jean jusqu’au nouvel hôpital, sur une longueur de six cents pas.

Toutes les sources chaudes se trouvent dans ces limites, la plupart sur la rive gauche de la rivière, la plus forte et la plus chaude sur la rive droite. On peut s’expliquer de différentes manières leurs communications souterraines ; il suffit de savoir que dans tout le district dont nous venons de parler, il peut jaillir de l’eau chaude à chaque place ; mais il est difficile de s’en assurer, maintenant que tout est couvert de constructions et de pavé (40).

Cependant, sur plusieurs points du lit de la rivière, nous pouvons vérifier ces rapports. En descendant le courant depuis les sources, on voit le gaz se dégager en abondance dans plus d’un endroit, on aperçoit même les bulles depuis la promenade de la nouvelle fontaine. Le dégagement a lieu entre ces deux points, là où le lit de la rivière n’est pas couvert d’un barrage ou obstrué par les blocs de rochers et les terres qu’elle a charriés. Qu’on se rappelle qu’il existait aussi autre fois une source abondante dans le voisinage de la maison de ville, et qu’au-dessus on voit encore jaillir aujourd’hui la source du château. Dans les caves des maisons qui bordent le marché on voit sourdre fréquemment de l’eau chaude, et sur la place elle-même, avant que le pavé fût élevé, on voyait autrefois à la suite des pluies les gaz monter sous forme de bulles à la surface de la terre. Ajoutez à cela qu’à partir de la source du moulin jusqu’au Rocher-Bernard, l’eau minérale qui sort par les mille fentes du rocher est à une température plus ou moins élevée.

On peut se figurer aisément, en considérant l’écoule-