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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/383

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GÉOLOGIE.

est-il qu’ils nous présentent, ainsi que toutes les productions anomales de la nature, la réalisation d’une forme idéale qui nous échappe dans ses productions régulières, et que nous voyons ici, non pas avec les yeux, mais avec le secours de l’intelligence et de l’imagination.

À propos des nos 12, 13 et 14, on peut émettre trois opinions différentes sur la nature des cristaux rouges entourés d’une couche blanche superficielle, mais quelquefois assez épaisse. On peut admettre que le cristal est originairement blanc, et que son noyau devient rouge consécutivement ; que cette couleur rouge s’étend de dedans en dehors, et qu’elle fait disparaître enfin totalement la teinte blanche. On peut se figurer, au contraire, que le cristal est originairement rouge et que la blancheur de sa surface indique une décomposition qui marcherait de dehors en dedans. Enfin il est permis de penser que, dans le principe, ces cristaux étaient moitié rouges et moitié blancs. Nous ne disputerons avec personne là-dessus, mais la première explication nous paraît inadmissible. La troisième a quelque vraisemblance ; mais, pour notre part, nous adoptons la seconde.

Les grains de quarz disséminés dans la roche du no 15 sont des pyramides doubles à six faces, comme on peut s’en assurer par un examen attentif.

Les roches nos 21 et 22 méritent de fixer notre attention ; elles se composent d’un feldspath sur lequel le mica a exercé une action telle, qu’il en est résulté une espèce de dendrite. Quand on voit certains morceaux isolés, on est tenté de les regarder comme un gneiss modifié. Je rappellerai à ce propos l’observation d’un habile géologue qui a écrit sur ce sujet, c’est le docteur Reuss. On trouve dans ses Éléments de Géognosie, T. II, p. 590, le passage suivant : « L’existence des