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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/411

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GÉOLOGIE.

ment, ont été déposées par les eaux. Ici s’élève une première question. Les couches stratifiées de la colline se sont-elles formées sur place, ou ont-elles été amenées de loin ? Nous nous déciderons pour la première hypothèse, car, si la colline était formée par des terres d’alluvion, nous verrions dans le voisinage des masses énormes de rochers semblables. Or, il n’en existe pas la moindre trace : de plus, nous trouvons au milieu de ses couches les schistes micacés sur lesquels repose toute cette formation ; leurs angles sont aigus, leurs arêtes sont vives et les morceaux de schistes entourés de scories sont d’une texture si délicate, que l’on ne saurait admettre l’idée que ces fragments aient été roulés ou charriés. On ne trouve point de corps arrondis excepté ces sphéroïdes, dont la surface n’est pas même unie, mais inégale et rude. On peut d’ailleurs expliquer leur forme sphéroïdale par l’action d’une force physique, en songeant aux mouvements de rotation auxquels sont soumises les matières lancées par le volcan et qui retombent plusieurs fois dans le cratère.

Cette colline est donc l’ouvrage d’un volcan, mais la disposition stratifiée de ses couches nous conduit à affirmer que l’explosion volcanique a dû avoir lieu sous l’eau ; car, à l’air libre, les masses vomies par un cratère retombent plus ou moins perpendiculairement et forment des couches, sinon moins régulières, du moins beaucoup plus perpendiculaires.

Supposons, au contraire, une explosion sous-marine : l’eau étant parfaitement tranquille, au moins à une certaine profondeur, la masse de gaz qui s’échappe du cratère monte verticalement à la surface du liquide et force les substances liquéfiées à s’épancher sur les côtés. L’action du volcan a dû se continuer sans interruption, car les couches se succèdent de bas en haut de la même manière. Quelle que soit l’époque à laquelle les eaux se