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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/412

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GÉOLOGIE.

sont retirées, toujours est-il certain qu’il n’y a pas eu d’éruption à l’air libre ; il est bien plus probable, au contraire, que les eaux ont encore baigné pendant un certain temps la base de la colline, enlevé les parties saillantes des couches sur les points qui étaient le plus en relief, dispersé au loin les scories plus légères, et recouvert leurs couches de l’argile provenant de la dissolution des schistes, argile dans laquelle on ne retrouve pas la moindre trace de produits volcaniques. Je pense aussi que c’est au sud de la colline qu’il faut chercher le véritable cratère dont l’orifice a été comblé, et l’ouverture effacée par l’action des eaux.

Peut-être avons-nous expliqué jusqu’à un certain point l’origine des couches stratifiées de la colline, mais il est beaucoup plus difficile de nous rendre compte des parties qui ne le sont pas. Si nous disons qu’elles préexistaient aux bancs horizontaux, et que ces roches basaltiques reposaient dès l’origine sur le schiste micacé, et qu’altérées, fondues par l’action volcanique, elles se sont mêlées aux couches stratifiées, alors on nous objectera que ces couches ne renferment pas la plus légère trace de cette roche. Si nous supposons qu’elle s’est montrée plus tard après que le reste de la colline a déjà été formé, alors nous pouvons lui donner une origine neptunienne ou volcanique. J’incline vers cette dernière opinion. Toutes les éruptions se composent de matières en partie fondues et lancées avec force hors du cratère, et d’une lave à consistance de bouillie qui coule de son orifice d’une manière continue. Ces deux genres d’éruption sont quelquefois simultanés, quelquefois alternant ensemble ; ils se succèdent les uns aux autres d’une manière variée et donnent les résultats les plus complexes. Dans le cas présent il est impossible de les méconnaître au moins d’un côté. Les volcans actuellement en activité prouvent suffisamment cette vé-