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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/430

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GÉOLOGIE.

intérieures des montagnes se rapportaient à des phénomènes cosmiques et telluriques. Ceux qui vont du nord au sud nous sont déjà connus depuis long-temps, tandis que ceux qui vont de l’est à l’ouest ont été découverts récemment.

Pour faciliter l’intelligence de la forme de ces masses, il faut se figurer qu’elles sont placées dans un treillis de forme cubique qui les traverse. On peut de cette manière les séparer, en imagination, en différentes partie dont la forme sera celle d’un cube, d’un parallélipipède, d’un rhombe, d’un rhomboïde, d’un cylindre ou d’un parallélipipède aplati. Mais il faut bien se dire que cette division est toute idéale, potentielle, possible ; que ces parties sont condamnées à un repos éternel comme étant le résultat d’une action plus ou moins ancienne ; car toutes les scissions que la nature avait l’intention d’opérer ne se réalisent pas, et ce n’est que çà et là qu’on pourra en surprendre quelques unes in actû, c’est-à-dire au moment où elles s’accomplissent, parce que dans de grands massifs de montagnes, ces formes se présentent quelquefois isolées, quoiqu’elles soient absorbées le plus souvent au milieu de la masse dans laquelle on doit les supposer latentes.

Par cet artifice, le dessinateur est mis en état de représenter avec exactitude et vérité les grands escarpements et les sommets, parce que l’invisible lui explique ce qui est, et lui permet de saisir le caractère général qui distingue l’ensemble et les détails. Il reconnaît clairement quelle est la forme primitive ; il se rend compte de la cause qui a taillé une seule et même roche, tantôt en parallélipipède aplati, tantôt en colonne formant des escarpements ; il sait pourquoi une même forme primitive a donné naissance à toutes ces apparences. Nous avons essayé de représenter cette formation hypothétique des montagnes sur une plan-