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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/435

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GÉOLOGIE.

mot potentiâ, n’a jamais eu lieu sans ces retraits ; car toutes les masses de montagnes sont plus ou moins composées ; de là, des filons datant de la même époque (gleichzeitige Gaenge) (mot qui ne rend que très imparfaitement notre idée) filons parallèles aux divisions de la roche qui seront verticales, ce qui produit les escarpements ; ou bien inclinées sous des angles divers, ce qui leur a fait donner les noms de bancs et de couches. Ces filons sont, selon moi, contemporains du massif des montagnes. Quiconque a vu un filon de granit graphique (Schriftgranit) enfermé dans une masse granitique dont il suit l’inclinaison et les pentes variées, comprendra facilement le sens de ces mots.

Toute division dans la masse est donc subordonnée à la configuration générale, et s’accommode aux directions des lignes du treillis.

En voilà bien assez sur une vérité qui a été déjà énoncée bien des fois avec plus ou moins de bonheur. Qu’on se rappelle seulement la théorie du remplissage des filons. Elle était si généralement adoptée, que les travaux pleins de sagacité d’un savant estimable, M. de Charpentier, furent méconnus, dédaignés, abandonnés et tirés de l’oubli par les plaisanteries mêmes dont ils étaient l’objet. Ce serait maintenant le moment de rappeler les idées de cet ingénieux géologue ; nul doute qu’elles ne fissent une profonde impression et n’amenassent d’heureux résultats.

Pendant que la division des grandes masses rocheuses a lieu, il s’en passe une autre dans leur intérieur qui imprime à la roche son caractère minéralogique, c’est celle qui produit les roches porphyroïdes (porphyrartig). Ici, comme précédemment, les substances les plus pures, ou plutôt les plus homogènes se séparent de celles qui le sont moins et de celles qui leur sont étrangères ; le corps simple se sépare de celui qui est composé, le