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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/445

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GÉOLOGIE.

l’autre ; c’est une succession d’élévations et de dépressions qui prouvent que cette contrée a été sans cesse bouleversée. Notre temple n’est éloigné que d’une lieue et demie du Monte-Nuovo, qui s’éleva, en septembre 1538, à une hauteur de mille pieds ; il est à une demi-lieue de la solfatare qui brûle encore aujourd’hui. Considérez actuellement la planche du milieu. Qu’une pluie de cendres épaisses tombe sur l’édifice ; les habitations des prêtres en seront couvertes et formeront deux collines ; la cour intérieure, au contraire, ne sera remplie que jusqu’à une certaine hauteur ; de là un creux dont le fond n’est qu’à douze pieds au-dessus du sol antique sur lequel s’élevaient les colonnes principales et une partie de la colonnade du pourtour, dont les sommets dépassaient çà et là l’amas de cendres entassées à leurs pieds.

Le ruisseau qui traversait le temple pour fournir aux ablutions, comme le prouvent les tuyaux et les gouttières, ainsi que les fentes pratiquées dans les bancs de marbre, coule encore aujourd’hui non loin de l’édifice ; mais, arrêté alors dans son cours, il forma un étang qui pouvait avoir environ cinq pieds de profondeur, et dont les eaux baignaient les colonnes du portique à une hauteur égale.

Les pholades se développèrent dans cette eau et se mirent à percer circulairement le marbre cipolin des colonnes.

On ne sait pas combien de temps ce trésor resta enfoui et inconnu ; les deux collines se couvrirent de végétation, et toute la contrée est si riche en ruines, que ces colonnes surgissant au milieu d’un étang attirèrent à peine l’attention.

Des architectes trouvèrent ici une mine de pierres toutes taillées ; le cours de l’eau fut détourné et l’on entreprit des fouilles, non pour restaurer l’ancien mo-