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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/474

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NOTES.

est, pour Goethe, le type primitif des roches qui, toutes, lui sont postérieures ; c’est son point de départ. Les autres roches plutoniques ne sont, à ses yeux, que du granit modifié par cette force intérieure. Ainsi donc, les trois éléments constitutifs du granit, le mica, le quarz, le feldspath, sont, dans la roche type, en proportion bien égale, mais peu à peu ces proportions diminuent, le mélange devient moins intime, la texture varie ; un des éléments devient prédominant, un autre disparaît ; mais suivant Goethe, pour lequel du reste ce doit être une conséquence forcée, on ne doit voir qu’un système unique de formation dans toutes ces nuances, c’est une seule époque géologique. Cette idée, prise abstractivement, est grande et belle ; la science qui s’en est emparée en a fait une application plus exacte, et en a tiré bon parti : mais Goethe en a poussé les conséquences trop loin. Pour lui, les roches primitives, ou du moins tous les granits, ne sont que de simples modifications d’une même roche ; modifications contemporaines, simultanées (gleichzeitig), et non successives et survenues à des époques différentes (nachzeitig). Il explique de la même manière les filons de silex corné (Hornstein) qui se trouvent dans les roches granitiques. Il y a du vrai et du faux dans cette manière de voir. Sans doute une partie des roches granitoïdes et de leurs modifications peuvent être contemporaines, le fait même est bien probable ; car, lorsque la matière granitique s’épancha hors du sol, elle devait être à l’état d’un liquide ou au moins d’une pâte incandescente, où tous les éléments, mêlés et confondus, se séparent dans le refroidissement, par suite de l’action des affinités chimiques à peu près comme la lave qui s’échappe du cratère d’un volcan. Elle nous apparaît d’abord comme une substance homogène, visqueuse, enflammée, et cependant il se forme dans son intérieur par suite du refroidissement et de l’action dont nous venons de parler, des cristallisations et des amas de minéraux de diverses natures, tels que l’olivine, le péridot, etc. Nul doute qu’il n’en fut de même pour les diverses roches qui dérivent immédiatement du granit, tels que pegmatite, leptinite, peut-être même