thode peut amener à des résultats féconds en conséquences ; il est même nécessaire que, de temps à autre, des hommes doués d’un esprit synthétique s’emparent des faits isolés consignés dans les divers écrits de détail et les rattachent à l’ensemble de la science pour laquelle, sans cela, ils pourraient être entièrement stériles ou même perdus.
L’idée de Goethe était sans doute belle ; elle avait quelque chose de vrai, mais il ne possédait pas tous les éléments nécessaires pour la féconder et lui faire porter tous les fruits qu’elle était capable de donner. Il n’avait point assez observé, il n’avait point assez la pratique de la géologie ; cependant si nous tenons compte de l’état de la science au moment où il écrivait, nous serons frappés de l’exactitude de ses observations et de la perspicacité de son génie qui s’élançait dans l’avenir. Un homme organisé comme l’était Goethe, parcourant des régions et des montagnes formées de ces roches d’origine ignée auxquelles, pour s’entendre on laisse encore le nom peu logique de roches primitives, ne pouvait rester long-temps sans voir les différences qu’elles présentent dans leur structure et dans la proportion et la combinaison de leurs principes élémentaires. Il dut encore être frappé des formes que les roches affectent dans leur ensemble. C’était trop peu de signaler ces phénomènes ; il voulut essayer de les expliquer. C’est pour rendre compte de ces généralités géologiques qu’il a écrit son article sur la Géologie en général (p. 339) sa Lettre à M. Léonhard, datée de Weimar 1807 (p. 362) ; son mémoire sur la Configuration des grandes masses inorganiques (p. 410). Ses explications, beaucoup trop succinctes, ne sont, en quelque sorte, qu’indiquées ; mais, quelque brièves qu’elles soient, l’idée de l’observateur perce dans toute son étendue. Un grand génie est comme le diamant qui montre tout ce qu’il est dans ses plus petites parties. L’auteur ne s’occupe pas de chaque modification éprouvée par la roche, mais il prend tout de suite son essor ; il entrevoit une grande et vaste opération de la nature, mais une opération unique à laquelle a présidé une action de laquelle dépendent les modifications qu’il a signalées. Le granit