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NOTES.

syénite, etc. Mais encore faut-il établir une distinction pour le granit de seconde époque qui, épanché sur le plus ancien et même sur d’autres roches d’époque intermédiaire, exclut toute idée de contemporanéité avec le granit ancien. Quant aux roches porphyriques, eurites, porphyroïdes, etc., roches trappéennes, il est impossible de voir en elles une création simultanée. La texture et la position géognostique, les caractères minéralogiques, tout en elles présente une trop grande différence pour qu’on puisse leur appliquer la théorie de Goethe. Goethe n’a point assez tenu compte de l’action du feu sur les roches, non plus que de l’action des substances minérales, émanant de l’intérieur du globe à l’état gazeux, qui viennent modifier la texture et l’aspect des roches d’une manière si frappante ; car il est certain qu’une foule de produits géognostiques doivent leur existence à ces deux causes, qu’elles aient agi simultanément ou isolément. L’observation a déjà signalé un grand nombre de ces produits de roches modifiées en place et après coup, et plus les observations se multiplieront, plus aussi les faits de ce genre deviendront nombreux. Ainsi, il est maintenant bien connu et bien constaté que les dolomies, les gypses et les gisements de sel doivent leur existence à des gaz qui sont venus agir sur les roches, ou bien à des phénomènes de nature volcanique. Tout récemment, on a constaté que des roches porphyriques n’étaient que des roches arénacées qui avaient subi l’action du feu (Bull. soc. géol., t. VII, p. 170).

Il est donc évident que, si l’on ne peut nier la formation simultanée de plusieurs roches granitiques, cette simultanéité ne doit point être trop généralisée, car on se trouverait en contradiction manifeste avec les faits. C’est faute d’avoir assez tenu compte des épanchements successifs des roches ignées et d’avoir vu les dislocations que leur impulsion au dehors a pu causer dans les roches solides, que Goethe n’a pu se rendre compte de la véritable origine des filons ou veines de silex corné qu’il a observés dans le granit. La description donnée des échantillons 30, 31 et 33 (p. 349), ne permet pas d’y voir autre chose qu’une roche brisée par