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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/476

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NOTES.

une force partant du centre ; celle sans doute qui, soulevant la matière des hornsteins, l’a injectée dans les vides formés par les fissures. C’est aussi de cette manière que s’explique tout naturellement la présence du calcaire empâté dans le granit, qu’il a brisé ; ou bien il faudra admettre des cavités survenues par une cause quelconque et remplies par le carbonate de chaux suspendu dans les eaux thermales, et qu’elles laissent déposer aussitôt que leur température vient abaisser. L’origine de l’échantillon no 39 semble ne point présenter de doute à cet égard, puisque l’auteur dit que ce calcaire est lié à l’existence des sources thermales. Les concrétions et les incrustations de Carlsbad rendent ces explications assez vraisemblables.

Une expression dont le sens est difficile à saisir, c’est celle qui est rendue par transformation finale (Auslaufen) ; elle a par elle-même un sens très vague, et ne peut se comprendre qu’en suivant le raisonnement de Goethe, qui voit le granit se modifier sous toutes les formes observées par lui jusqu’à ce qu’enfin la puissance qui a présidé au phénomène ait perdu son intensité ; aussi tout cela pour lui étant simultané, il n’y a point de transition d’action, la modification sur laquelle s’arrête l’action étant nécessairement une transformation qui indique la fin d’une époque. Mais, dès que la nature de la roche vient à changer, il y voit une transition, c’est-à dire une autre puissance qui vient remplacer la première, ou peut-être un mode d’action nouveau auquel passe le premier ; mais il ne semble pas qu’on puisse voir par là qu’il ait réellement compris un passage de roche à un autre, car il ne pourrait se concevoir sans intermédiaire, c’est-à-dire sans une modification insensible, or ce n’est point du tout ce que Goethe a voulu dire.

Telles sont les réflexions auxquelles nous conduit la lecture de la lettre à M. Léonhard, et les tentatives d’explication sur un des points les plus obscurs de la géologie de Goethe. Elles doivent laisser sans doute beaucoup à désirer, car s’il est difficile d’apprécier un fait géologique sur des échantillons, il l’est encore bien plus de le faire sur l’indication des échantillons. Nous voyons, en général, dans