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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/48

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ANATOMIE

proportionnelle très petite, et celui du crapaud difforme s’élargit en vertu de la même loi.

Il s’agit de savoir maintenant jusqu’à quel point on peut poursuivre ce principe à travers toute la série des classes, des genres et des espèces, afin de s’assurer de sa généralité, et de l’appliquer ensuite à l’étude exacte et minutieuse des détails.

Mais d’abord il faudrait déterminer comment les différentes forces élémentaires de la nature agissent sur le type, et jusqu’à quel point il s’accommode pour ainsi dire aux circonstances extérieures.

L’eau gonfle les corps qu’elle touche, qu’elle entoure, ou dans lesquels elle pénètre ; ainsi le tronc du poisson et en particulier sa chair sont tuméfiés, parce qu’il vit dans cet élément. Aussi, d’après les lois du type organique, les extrémités ou les organes appendiculaires sont-ils forcés de se contracter en même temps que le corps se dilate ; sans parler des modifications que doivent subir par la suite les autres organes.

L’air dessèche, puisqu’il s’empare de l’eau, et le type qui s’y développe doit être d’autant plus sec, que l’air ambiant est lui-même plus sec et plus pur ; nous aurons alors un oiseau plus ou moins maigre, et il reste à la force plastique assez de substance et de force pour recouvrir le squelette de muscles vigoureux, et donner aux organes appendiculaires un vaste développement ; ce qui, dans le poisson, est employé pour la chair, reste ici pour les plumes. C’est ainsi que l’aigle est formé par l’air pour l’air, par les montagnes pour les montagnes. Le cygne, le canard, qui sont des espèces d’amphibies, trahissent leur affinité pour l’eau déjà par leur forme. C’est un sujet digne de méditation de voir combien la cigogne, le héron, montrent tout à la fois leur double vocation pour les deux éléments.

L’influence du climat, de la hauteur, de la chaleur