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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/49

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COMPARÉE.

et du froid, jointe à celle de l’eau et de l’air, est très puissante sur la formation des mammifères. La chaleur et l’humidité enflent les corps et produisent dans les limites mêmes du type les monstres les plus inexplicables en apparence, tandis que la chaleur et la sécheresse engendrent les êtres les plus parfaits, les plus accomplis, quoiqu’ils soient fort différents de l’homme ; tels sont les lions et les tigres. On peut même dire qu’un climat chaud suffit pour communiquer quelque chose d’humain aux organisations imparfaites, témoin les singes et les perroquets.

Le type est comparable avec lui-même dans ses diverses parties, l’on peut comparer les parties molles aux parties dures ; ainsi, par exemple, les organes de la nutrition et de la génération paraissent nécessiter une plus grande dépense de force que ceux du mouvement et du sentiment. Le cœur et le poumon sont fixés dans une cage osseuse, tandis que l’estomac, les intestins et la matrice flottent dans une enveloppe de parties molles. On voit clairement l’indication d’une colonne sternale opposée à la colonne vertébrale ; mais le sternum, qui est antérieur chez l’homme et inférieur dans les animaux, est faible et court comparé à la colonne épinière. Les vertèbres sont allongées, minces et aplaties, et tandis que la colonne vertébrale porte des côtes vraies ou fausses, la colonne sternale n’est en rapport qu’avec des cartilages. Elle semble donc avoir sacrifié une partie de sa solidité aux organes splanchniques supérieurs, et disparaître en face des viscères abdominaux, de même que la colonne vertébrale immole les fausses côtes des vertèbres lombaires au développement des viscères voisins, dont l’importance est si grande.

Si nous appliquons cette loi à des phénomènes analogues, nous verrons qu’elle en expliquera plusieurs