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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/60

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ANATOMIE

férences s’observent, non seulement de genre à genre, mais encore d’espèce à espèce, d’individu à individu, et même dans les différents âges d’un même individu. On ne s’est pas encore rendu compte de toutes ces différences. Ce sujet n’ayant pas été, que je sache, suffisamment approfondi, il en est résulté que les descriptions du corps humain ne s’accordent pas. Ces différences sont peu importantes et peu préjudiciables, à cause de l’étroitesse du cadre ; mais si nous voulons appliquer nos études ostéologiques à tous les mammifères, les étendre ensuite aux autres classes, telles que les oiseaux et les reptiles, et même les suivre dans toute la série animale ; alors il nous faut procéder autrement, et, comme dit le proverbe, bien distinguer pour bien enseigner.

Il est généralement connu que l’on trouve un plus grand nombre d’os chez l’enfant nouveau-né que chez l’adulte, et que celui-ci en présente plus aussi que le vieillard. Si l’habitude ne nous avait familiarisés avec une méthode vicieuse, nous serions étonnés de voir quel empirisme aveugle a jusqu’ici présidé à la description des os du squelette humain en général, et de la tête en particulier. On choisit une tête dont l’âge n’est pas déterminé, on disjoint ses os par des moyens mécaniques ; et tout ce qui peut se séparer ainsi est considéré comme une des parties dont la réunion constitue l’ensemble céphalique. Tandis que dans les autres systèmes, tels que le musculaire, le nerveux, le vasculaire, on poursuivait les organes dans leurs dernières subdivisions, on s’est contenté pour les os d’un coup d’œil superficiel. Quoi de plus contraire au bon sens et à la connaissance que nous avons des usages de l’os temporal et de l’os pétreux, que de les décrire ensemble ! Et cependant cela se fait encore tous les jours ; tandis que l’ostéologie comparée prouve que non seulement on doit