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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/61

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COMPARÉE.

décrire l’os pétreux séparément, si l’on veut se faire une idée juste de l’organe de l’ouïe, mais encore que l’os temporal doit être considéré comme composé de deux portions distinctes.

Ces soudures des os, comme nous le verrons par la suite, ne sont pas le produit du hasard, car le hasard n’a aucune part à la formation des êtres organisés ; elles sont au contraire soumises à des lois, difficiles, il est vrai, à découvrir, plus difficiles encore à appliquer. Le type nous ayant fait connaître tous les os, il nous reste à indiquer, dans la description des squelettes de chaque genre, de chaque espèce et de chaque individu, toutes les soudures que nous trouverons visibles ou effacées. Nous reconnaîtrons ainsi les parties qui doivent être isolées quand même elles seraient confondues avec celles qui les avoisinent. Le règne animal se présentera à nous sous la forme d’une grande image, et nous ne dirons pas que tel organe manque dans telle espèce ou dans tel individu, parce que nous n’aurons pas su l’y découvrir. Nous apprendrons à voir avec les yeux de l’esprit, sans lesquels on tâtonne en aveugle dans les sciences naturelles comme dans les autres.

De même que chez les fœtus l’occipital se compose de plusieurs portions dont la disposition rend compte de la forme de l’os arrivé à l’état parfait ; de même, l’observation de subdivisions osseuses qui existent dans plusieurs animaux, explique les formes, souvent bizarres, difficiles à comprendre, et impossibles à décrire, que l’on trouve chez l’homme et chez d’autres animaux. Il y a plus : nous descendrons souvent jusqu’aux reptiles, aux poissons, aux mollusques même, pour expliquer l’organisation très compliquée des mammifères, et trouver des solutions à nos doutes. La mâchoire inférieure sera une preuve bien frappante de cette vérité.