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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/64

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ANATOMIE

F. Différences de forme.

Nous abordons maintenant la plus grande de toutes les difficultés, elle résulte de ce que les animaux dissemblables ont aussi des os dont la forme diffère. Aussi l’observateur est-il souvent embarrassé, soit qu’il examine un squelette dans son ensemble, ou des parties osseuses isolées. Si celles-ci n’ont pas leurs connexions habituelles, il ne sait comment les nommer, et s’il les a déterminées, il ne sait comment les décrire, comment les comparer, parce qu’il lui manque un troisième terme de comparaison. Qui prendrait, en effet, le bras de la taupe et celui du lièvre pour des parties analogues ? La forme d’un argane peut varier de différentes manières ; notons d’abord les principales.

L’os peut être simple, et même seulement à l’état rudimentaire dans un animal, tandis que dans un autre il se trouvera complétement développé et aussi parfait que possible. Ainsi l’intermaxillaire de la biche diffère tellement de celui du lion, qu’il semble, au premier coup d’œil, qu’on ne puisse nullement les comparer entre eux.

Un os peut être développé sous un certain point de vue, tandis que les organes voisins, en le comprimant de tous les côtés, le rendent difforme et méconnaissable. Ex. les pariétaux, dans les mammifères pourvus de cornes ou de bois, comparés à ceux de l’homme ; l’intermaxillaire du morse mis en parallèle avec celui d’un animal carnassier.

Un os qui remplit tout juste sa destination a constamment une forme plus arrêtée, plus facile à saisir que celui qui semble avoir plus de masse que cela n’est strictement nécessaire. Ce dernier se trouve, par conséquent, singulièrement modifié dans sa forme, et pour ainsi dire boursouflé. Ainsi les os plats renferment, dans le bœuf