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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/82

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ANATOMIE

humain exige un travail si immense, que la mémoire suffit à peine pour retenir tout ce qui est connu ; si l’on veut en outre rester au courant des nouvelles découvertes et en faire soi-même, il faut, comme on le voit, consacrer à cette seule étude sa vie tout entière.

II.

De la nécessité de construire un type pour faciliter l’étude de l’anatomie comparée.

L’analogie des animaux, surtout celle des animaux supérieurs, est évidente à tous les yeux et reconnue tacitement par tout le monde. Aussi, depuis long-temps, guidé par le simple coup d’œil, avait-on réuni tous les quadrupèdes dans une seule classe.

La ressemblance du singe avec l’homme, l’habileté avec laquelle certains animaux se servent naturellement, ou apprennent, par un exercice préalable, à se servir de leurs membres, avaient mis sur la voie de l’analogie qui existe entre les animaux plus parfaits et ceux qui le sont moins. De tout temps les anatomistes et les naturalistes les avaient comparés entre eux. Les métamorphoses des hommes en oiseaux et en bêtes, créées d’abord par l’imagination des poëtes, furent déduites logiquement par d’ingénieux naturalistes de la considération de parties animales. Camper fit ressortir avec éclat l’analogie des formes, et la poursuivit jusque dans la classe des poissons.

Nous pouvons donc soutenir hardiment que les êtres organisés, les plus parfaits, savoir : les poissons, les reptiles, les oiseaux et les mammifères, y compris l’homme, qui est à leur tête, sont tous modelés sur un type primitif, dont les parties toujours les mêmes, et variant dans des limites déterminées, se développent