Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
COMPARÉE.

ou se transforment encore tous les jours par la génération,

Imbu de cette idée, Camper, un morceau de craie à la main, métamorphosait, sur une ardoise, le chien en cheval, le cheval en homme, la vache en oiseau. Il insistait sur cette idée, que dans l’encéphale d’un poisson il faut tâcher de retrouver le cerveau humain. Ces comparaisons ingénieuses et hardies tendaient à développer, chez les hommes d’étude, les sens intérieurs ou intellectuels, qui trop souvent se laissent emprisonner dans le cercle des apparences extérieures.

Peu à peu on en vint à ne plus considérer isolément une partie quelconque d’un être organisé, et on s’habitua, sinon à y reconnaître, du moins à y chercher l’image de la partie analogue d’un organisme voisin ; on conçut l’espoir que des observations de ce genre, complétées avec une persévérance nouvelle, pourraient amener à l’édification d’un ensemble satisfaisant.

Quoique tous les savants semblassent être d’accord sur les principes et tendre vers un même but, ils tombaient néanmoins dans une confusion inévitable lorsqu’il s’agissait des détails. Quelque semblables que soient les animaux, ils diffèrent cependant entre eux par la configuration de leurs parties. Il arrivait souvent qu’on prenait un organe pour un autre, on le cherchait là où il n’était pas, et on niait son existence, parce qu’il ne s’y rencontrait pas. Quand nous descendrons aux détails, nous rapporterons plusieurs exemples qui pourront donner une idée de la confusion qui existait alors et qui existe encore aujourd’hui.

Cette confusion vient de la méthode qu’on employait alors exclusivement, parce que l’expérience n’en avait pas fait connaître de meilleure. On comparait un animal isolé à un autre, ce qui n’apprenait rien sur l’ensemble. Car supposez qu’on établit le parallèle du lion