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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/84

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ANATOMIE

avec le loup, il aurait fallu mettre ensuite chacun de ces animaux en regard avec l’éléphant, et qui ne voit qu’on eût été forcé, de cette manière, de comparer chaque animal à tous les autres, et tous les autres à chacun ? Travail impossible, infini, qui, si par miracle il s’accomplissait Un jour, serait sans résultat comme sans limites.

Mais puisque nous avons reconnu que la nature, dans la création des organismes parfaits, a travaillé d’après un dessin primitif, il doit être possible de figurer ce type, sinon aux yeux du corps, du moins à ceux de l’esprit ; de le prendre pour modèle dans nos descriptions, et de lui rapporter toutes les formes animales dont il serait lui-même le résumé.

Si l’on se fait une idée juste de ce type, on comprendra qu’aucune des espèces animales ne peut servir de type. La partie ne saurait servir de modèle au tout, et ce n’est pas là qu’il faut en chercher un. Les classes, les genres, les espèces et les individus se comportent, vis-à-vis du type, comme les cas particuliers vis-à-vis de la loi générale ; ils y sont contenus, mais ne la contiennent, ni ne l’engendrent.

L’homme, le plus parfait des êtres organisés, est, à cause de sa perfection même, moins propre à servir de type que tout autre animal. On ne saurait suivre, en décrivant, les autres animaux, ni l’ordre, ni la méthode que l’on met en usage quand il s’agit de l’homme. Toutes les remarques d’anatomie comparée que l’on a faites, à propos de la structure humaine, peuvent être utiles et bonnes en elles-mêmes ; mais dès qu’on veut les appliquer, on les trouve incomplètes, et plutôt faites pour embrouiller le sujet que pour l’éclaircir.

Le bon sens nous indique comment nous pouvons trouver notre type ; par l’observation, nous apprendrons à connaître quelles sont les parties communes à