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ANATOMIE

influence réciproque, qu’une étude attentive peut seule nous révéler entièrement.

Dans un travail préparatoire à la construction du type, il faudra apprendre à connaître, avant tout, les différents modes de comparaison employés jusqu’ici, afin de les apprécier et de les appliquer à propos ; quant aux comparaisons déjà établies, on sera très sobre dans leur emploi, à cause des nombreuses erreurs qui les défigurent, et ce sera seulement après avoir construit le type qu’on devra les mettre en usage.

Celles que l’on peut employer avec plus ou moins de bonheur, sont les comparaisons d’animaux entre eux, qu’on trouvera dans les écrits de Buffon, Daubenton, Duverney, Unzer, Camper, Sœmmering, Blumenhach, Schneider, ainsi que celles qu’on avait établies entre les animaux et l’homme. Sans le considérer dans son ensemble et sous un point de vue déterminé, on avait cependant comparé fortuitement pour ainsi dire quelques unes de ses parties à celles des animaux. On avait étudié les races humaines avec un soin minutieux, et cette étude a jeté un jour tout nouveau sur l’histoire naturelle de l’homme.

La comparaison des deux sexes entre eux est indispensable pour nous faire pénétrer le mystère de la génération, le plus important de tous les actes physiologiques. Le parallèle des organes génitaux nous prouve, par l’intuition, une grande vérité, c’est que la nature peut tellement modifier et changer des parties identiques, que non seulement leur forme et leur destination paraissent différentes, mais encore qu’elles se trouvent, jusqu’à un certain point, dans un état d’antagonisme l’une vis-à-vis de l’autre. On a aussi facilité singulièrement l’étude de l’anatomie humaine lorsqu’on a comparé des parties entre elles, comme, par exemple, les extrémités supérieures avec les extrémités inférieures.