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Page:Goethe - Œuvres d'Histoire naturelle, trad. Porchat (1837).djvu/89

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COMPARÉE.

plus parfaits, vous verrez que les premiers, tout en élaborant complètement les corps élémentaires pour se les approprier, ne sauraient élever les organes qui en résultent à ce haut degré de perfection et d’invariabilité que l’on observe dans les animaux supérieurs. Ainsi, en descendant encore plus bas dans l’échelle des êtres, nous trouvons les plantes qui suivent en se développant une gradation déterminée, et nous présentent les mêmes organes sous les formes les plus diverses.

La connaissance exacte des lois suivant lesquelles cette métamorphose s’opère avancera non seulement la botanique descriptive, mais encore la connaissance de la nature intime des végétaux.

Remarquons seulement que les feuilles et les fleurs, les étamines et le pistil, les enveloppes florales et tous les autres appendices sont des organes identiques modifiés au point de devenir méconnaissables par une série d’opérations végétatives.

La feuille composée et la stipule sont le même organe développé ou ramené à son plus grand état de simplicité. Suivant les circonstances, on verra paraître un bourgeon florifère ou une branche stérile ; le calice, s’il fait un pas de trop, sera une corolle, et celle-ci en restant en arrière se rapproche du calice. Les transformations les plus variées deviennent possibles de cette manière, et la connaissance de ces lois rend les recherches et plus faciles et plus fécondes. On a senti depuis long-temps la nécessité d’étudier les transformations d’ailleurs si frappantes des insectes, et on s’est convaincu que l’économie tout entière de cette classe reposait sur l’idée de la métamorphose. Ce serait un parallèle bien intéressant à établir que celui de la métamorphose des insectes comparée à celle des plantes. Qu’il nous suffise de l’indiquer ainsi d’une manière succincte.